L’épisode algérien de la saga : Carlos
Sorti en salle en France à la mi-juillet et disponible en DVD en Algérie, Carlos, le film d’Olivier Assayas, revient sur l’itinéraire du sulfureux Carlos, alias Illitch Sanchez Ramirez, avec comme ouverture du film l’assassinat à Paris de Mohamed Boudia, l’Algérien grand militant de la cause palestinienne, et raconte l’épisode algérois de la célèbre prise d’otages de l’OPEP.
Décembre 1975, tarmac de l’aéroport international d’Alger. Un avion autrichien vient de s’immobiliser, des forces de sécurité entourent l’appareil, non loin sont stationnées une ambulance et la Citröen DS noire avec à l’intérieur le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Abdelaziz Bouteflika. L’avion DC-9 est très spécial : il a transporté de Vienne, Autriche, le commando du célèbre Carlos et leurs otages « prestigieux », les ministres du Pétrole de l’OPEP. Le 21 décembre, un commando de six militants de l’organisation Bras armé de la révolution arabe, dirigé par le Vénézuélien Illitch Sanchez Ramirez, dit Carlos, opère un coup d’une rare audace : la prise d’assaut du siège de l’OPEP dans la capitale autrichienne lors d’une réunion des ministres du Pétrole. Le film, tiré de la série passée sur Canal+ en juin dernier en trois épisodes, consacre un long passage à la prise d’otages et à son épilogue algérois. Le groupe de Carlos exige à Vienne un avion pour partir à Alger avant de regagner Baghdad. Et c’est Belaïd Abdesselam, ministre du Pétrole de l’époque, retenu en otage aussi, qui mène les négociations. Le défunt journaliste Belaïd Ahmed, envoyé spécial d’El Moudjahid pour couvrir le sommet de l’OPEP, faisait également partie des otages. Alger refuse de laisser partir l’avion pour Baghdad et propose, par la voix de Bouteflika, de libérer les otages en échange d’une rançon de 20 millions de dollars payée par les Saoudiens.
En fait, le ministre saoudien du Pétrole, Ahmed Zaki Yamani, était dans le collimateur du groupe de Carlos, qui soutraitait l’opération pour le FPLP (Front populaire pour la libération de la Palestine) de Wadî Haddad. Dans le film, on voit Abdelaziz Bouteflika, campé par le Franco-Algérien Abbès Zahmani, négocier directement avec Carlos dans le salon d’honneur de l’aéroport. Ce dernier accepte la proposition algéro-saoudienne malgré quelques hésitations. Hans-Joachim Klein, un Allemand, membre du commando Carlos, blessé lors de la prise d’otages et soigné à Alger, a témoigné que son groupe a été logé dans « une villa d’Etat, une villa immense », et que les membres du commando étaient « servis comme des rois… ». « Le chef des services secrets algériens venait chaque jour, des fois avec le chef de la police d’Alger… On a même mangé avec Bouteflika », a-t-il encore déclaré. « Ils étaient logés à Club des Pins, mais les excès de Carlos en alcool et en filles, ainsi que la crainte des Algériens qu’ils soient assassinés par des services étrangers, ont poussé les autorités à l’inviter à quitter l’Algérie », révèle un ancien journaliste. Carlos quitta notre pays pour la Libye, puis Aden au Yémen où il eut à répondre, lors d’une entrevue avec les dirigeants du FPLP, de la non-exécution de deux dirigeants de l’OPEP : le ministre des Finances d’Iran, Jamshid Amouzegar, et le ministre saoudien du Pétrole.
Par Adlène Meddi
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1 commentaire:
C'etait l'euphorie revolutionnaire des annees 70.aoudjehane abdennour .
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